Biographie Paul Emile COLIN

Paul-Émile COLIN naît à Lunéville le 16 août 1867.

Pratiquant le dessin dès son plus jeune âge, il fait ses études au lycée de Nancy, où Ernest CHARBONNIER lui enseigne cet art en vue du professorat.

Toutefois une forte myopie l’éloigne des ateliers et il s’oriente vers la médecine. Mais cette profession – qu’il abandonnera définitivement en 1901 – ne l’éloigne pas du dessin.

Ami de Charles FILIGER il rejoint GAUGUIN à Pont-Aven au cours de l’été 1890 et recueille directement ses conseils : un jour d’août, au cours d’une promenade, alors que Paul-Émile COLIN dessinait un peu, GAUGUIN lui prit le crayon des mains et en manière de leçon, dessina avec fougue le même arbre et le lui donna.

Marqué par les bois de VALLOTON et RIVIERE, il exécute sa première gravure en 1893 et met au point la gravure au canif sur bois de bout (et non sur bois de fil, comme d’ordinaire). La même année, il exécute sa suite des Sept Péchés Capitaux.

Ses œuvres de 1890 à 1900 sont nourries des innovations de l’école de Pont-Aven et des Nabis, à la fois dans le thème (parfois religieux, mythologique ou historique) et le traitement (cloisonniste).

Il s’installe à Lagny (Seine-et-Mame) de 1894 à 1911, où il exerce la médecine.

Il expose chez l’éditeur SAGOT en 1902, à la galerie Georges PETIT dés 1905, et l’éditeur de livres PELLETAN lui commande nombre d’illustrations pour ses ouvrages: Les Philippede Jules RENARD en 1907,La Terre et l’hommed’Anatole FRANCE en 1912, Les travaux et les jours d’HESIODE la même année, ou encore La Colline Inspirée de Maurice BARRES un an plus tard.

Attaché à sa région natale, qu’il fréquentera jusqu’à la fin de sa vie, il en dessine et grave ses multiples aspects, ses hommes travaillant la terre, ses paysages et ses villages. Il crée la suite des Bûcherons lorrains en 1911. Il illustre en 1914 Dix Aspects de la Lorrainede Maurice BARRES. En 1937 dans l’ouvrage En Lorraine par sentiers et veneIles, il écrit «En dehors de Lunéville où je suis né et de Nancy où j’ai habité vingt ans, deux pays de Lorraine me sont particulièrement chers. C’est Bisping, le pays de mon père, et Einville-au-jard, où ma mère vécut jusqu’à son mariage. Durant toutes les vacances de mon enfance et de mon adolescence, j’ai subi avec joie et gratitude leur puissante empreinte. C’est sur ces souvenirs de jeunesse que j’ai construit ma vie ».

Ses qualités de graveur et son innovation technique sont rapidement reconnues : en 1912, CLEMENT-JANIN établi le répertoire de ses gravures ; son œuvre est acquis par la Bibliothèque d’Art et d’Archéologie (Fondation Jacques Doucet) et par la Bibliothèque Nationale.

Membre fondateur de la Société de la Gravure sur Bois Originale en 1911, il en est élu vice-président de 1920 à 1935.

Durant la Grande Guerre, il s’engage comme médecin auxiliaire. Il est ensuite chargé par le Ministère des Armées de dessiner auprès des troupes engagées.

Après le conflit, il illustre de nombreux ouvrages (dont : Jean YOLE, Les Démarqués; Anatole France, Sur la pierre blanche, Georges DUHAMEL, La pierre d’Horeb), poursuit son activité de graveur et peint davantage, s’orientant vers un style plus classique.

Il visite de 1920 à la fin des années 30, l’Italie et la Sicile, l’Espagne et les Baléares, le Maroc, le Portugal, source d’inspiration pour sa nouvelle approche de la couleur.

Paul-Émile COLIN meurt le 28 octobre 1949 dans sa maison de Bourg-la-Reine.